Hélène Leloup, souvenirs d'Afrique
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Les
aficionados savent que ce petit bout de bonne femme est une des meilleurs spécialistes
de l'art africain | D.R. - Alexis Cordesse
LE MONDE | 03.05.04 | 14h03 • MIS A JOUR LE 03.05.04 | 16h14
trouvé sur: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3246,36-363410,0.html
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Après Dakar et Abidjan, elle avait découvert les Dogons, jusqu'à devenir une spécialiste des arts dits
primitifs. Elle vient de fermer la galerie qu'elle tenait à Paris, quai
Malaquais.
Pour les amateurs d'arts "primitifs", l'étroite vitrine qui donne sur le quai
Malaquais, face à la Seine, est un signe de ralliement. Qu'ils soient parisiens ou
new-yorkais, londoniens, milanais ou bruxellois, ils ont tous actionné, un jour ou
l'autre, la sonnette de la galerie d'Hélène et Philippe Leloup. Ensuite, l'œil aux
aguets, ils ont fait le tour des deux salles rouges. Aujourd'hui, les portes qu'Hélène avaient ouvertes il y a trente-huit ans - elle s'appelait alors Hélène Kamer - sont définitivement closes. La propriétaire des lieux a discrètement tiré sa révérence après un
demi-siècle consacré aux arts des peuples réputés sans écriture, et d'abord à ceux
d'Afrique.
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Une galerie de plus ou de moins, quelle importance ?, demanderont ceux qui la connaissent mal. Mme Leloup n'a jamais renié sa profession. Les aficionados savent que ce petit bout de bonne femme, avec son débit
rapide, son air penché et son rire en cascade, est une des meilleurs spécialistes de l'art
africain. Les sculptures dogons n'ont guère de secrets pour elle. Elle leur a consacré un gros volume, qu'elle entend
compléter.
Rien ne prédisposait Hélène Copin (son nom de jeune fille) à se consacrer à
l'art. Elle avait 8 ans à la mort de son père, un brasseur, à la veille de la deuxième guerre
mondiale, qu'elle passa en Lot-et-Garonne. Son bac en poche, la jeune fille tente
HEC, s'intéresse à la politique (versant gaulliste) avant d'intégrer une petite agence de
presse. Ce qui lui donne l'occasion, en 1952, d'effectuer un voyage en
Afrique. "Ce fut un choc considérable, se souvient-elle. Tout
m'impressionnait, tout me plaisait : le pays, les gens, le ciel bleu, la terre rouge - et
l'art." Elle découvre quelques musées, ceux de Dakar et d'Abidjan, dont les vitrines sont encore
garnies.
A Paris, peu de temps après, elle rencontre Henri Kamer. Lui aussi revient d'Afrique : "Il était parti placer du matériel de lutte contre
l'incendie, raconte Hélène, et avait profité de son voyage pour acheter quelques souvenirs qu'il avait revendus en France." C'est le coup de
foudre. Les deux jeunes gens se marient. Henri, charmeur, bon pianiste de jazz, agréable joueur de tennis, a un oncle antiquaire boulevard
Raspail. Pourquoi ne pas lui rapporter quelques objets de ce continent qui leur a laissé de si bons souvenirs ? |
En 1956, le couple met à nouveau le cap sur l'Afrique. "A l'époque, note Mme
Leloup, très peu de gens se préoccupaient d'art nègre en dehors de quelques marchands comme
Ratton, Le Corneur, Vérité ou Rasmussen. Les pièces ne valaient pas très
cher. L'Afrique, c'était encore l'aventure ; les gens y découvraient la
modernité, les voitures, les radios, les bicyclettes, les appareils de photo. A bord d'un vieux camion de l'armée
américaine, on a traversé une partie de l'Afrique de l'Ouest. On a pu acheter pas mal
d'objets, surtout dans les régions où l'islam était majoritaire. A notre
retour, on a pu ouvrir une boutique, au 90 boulevard Raspail."
Ladite "boutique" va surtout être alimentée par des antiquaires africains, comme Mamadou
Sylla, Mamadou Diaow, El Hadj Gouro Sow ("qui descendait toujours à l'hôtel
Cluny-Palace") ou Diongassy Almamy, "à l'œil particulièrement
avisé", qui apportent régulièrement en France des cantines remplies. Les objets qu'ils déballent sont destinés à un étroit public
européen, vite rejoint par quelques Américains. Les Kamer font ainsi la connaissance du cinéaste John Huston, venu tourner à Paris Moulin-Rouge. "Il avait déjà une collection
précolombienne. Nous l'avons initié à l'art africain", indique Mme
Leloup.
PARIS-NEW YORK-PARIS
D'outre-Atlantique vient aussi Pierre Matisse, qui va mettre en contact les Kamer avec Robert Goldwater, professeur d'histoire de
l'art, mari de Louise Bourgeois et, surtout, principal pourvoyeur d'art africain de Nelson Rockefeller. Les Kamer entreprennent une première virée
américaine. Grâce à Huston, Hélène se lie avec Kirk Douglas et Billy Wilder. A New York, elle rencontre des universitaires : Douglas Newton, spécialiste d'art
océanien, ou Gordon Eckholm, tourné vers les arts précolombiens. Le
"primitivisme" est à la mode sur la Cinquième Avenue. Rockefeller ouvre son Museum of Primitive Art, plus tard intégré au Metropolitan Museum.
Aussi, avec Allan Brandt, les Kamer ouvrent-ils une galerie, Madison Avenue. Hélène fait venir ses deux enfants et commence à jongler avec les fuseaux
horaires. Entre deux voyages africains, elle retourne aussi à Paris -
"J'avais le mal du pays." Henri, de plus en plus flambeur, est sans cesse par monts et par
vaux. Sa femme s'occupe seule de la galerie. En 1964, elle rédige les notices du catalogue de la vente Hélène Rubinstein, qui marque le retour de la vogue de l'art primitif en Europe.
"J'ai fait tout le travail, et on a remercié Henri Kamer, constate-t-elle. La lecture de Simone de Beauvoir a été pour moi une
révolution. "
Du coup, en 1966, elle rentre en France pour ouvrir - seule - sa galerie du quai
Malaquais. Un an plus tard, elle divorce, en abandonnant à Henri tout le stock de New York. La guerre du Biafra (1967-1970) va être un tournant : "On a vu arriver à Paris des camionnettes remplies d'objets très rares pour
nous, des pièces urhobos, mumuyes, igbos, vendues par les représentants de ces ethnies qui avaient besoin d'argent pour s'acheter des
armes." Peu à peu, un nouveau public est touché, de nouveaux marchands
s'installent. "Quand j'ai commencé, il y avait quatre ou cinq galeries à Paris. Il y en a aujourd'hui une
trentaine. Les institutions, naguère indifférentes, se sont mises à
acheter. Des musées se sont ouverts dans le monde entier."
Avec Philippe Leloup, un architecte auquel elle s'associe et qu'elle va bientôt
épouser, elle tente une nouvelle aventure new-yorkaise, tout en conservant sa base
parisienne. Les voyages en Afrique, tous les deux ou trois ans, n'ont plus pour but
d'acheter, mais de continuer à apprendre. "Et la seule façon d'apprendre, c'est d'aller interroger les
gens, sur place." C'est ainsi qu'en 1994, elle publie sa somme sur la statuaire
dogon. Pourquoi les Dogons ? "Je n'aime pas trop les choses aimables. Les sculptures dogons sont sévères ; il y a une grandeur dans ces
pièces, un côté janséniste que l'on retrouve d'ailleurs chez les gens
eux-mêmes, en harmonie avec la rigueur des paysages où ils vivent." Regrette-t-elle ses collectes des années 1950 ? "A
l'époque, les objets étaient en vente libre et les propositions pressantes. C'était un autre
contexte. Les grandes collectes entreprises vingt ans plus tôt par des ethnologues comme Marcel Griaule sont aujourd'hui
impensables." |
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Emmanuel de Roux
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BIOGRAPHIE
1952 : Premier voyage en Afrique.
1958 : Premier voyage à New York.
1966 : Ouvre sa galerie, quai Malaquais, à Paris.
1976 : Mariage avec Philippe Leloup.
1994 : "Statuaire dogon" (Amez éd.).
• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU Monde le 04.05.04
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