A fine Eastern Pende Panya-Gombe African mask. Coll.: David Norden |
C'est écrit sur la peau
Librairie d'Art Africain
Siège
LUBA
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Signes du corps, du 23 septembre 2004 au 3 avril 2005 musée Dapper 35, rue Paul-Valéry, 75116 Paris. Renseignements : www.dapper.com.fr
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Dans le monde étrange de la beauté, il est un domaine particulier qui à la fois fascine et repousse : celui des tatouages et des scarifications. Le musée Dapper, à Paris, leur consacre une grande exposition qui, pour la première fois, montre non seulement des oeuvres africaines, mais également des objets venus d'Asie, d'Amérique latine et centrale et d'Océanie où, d'ailleurs, est né le mot tatau qui signifie « tatouage ». Signes du corps raconte, à travers les âges et jusqu'à nos jours, comment le langage s'écrit sur la peau et ce qu'il symbolise. Les pièces présentées, éclectiques, rappellent que la peinture du corps, qu'elle soit éphémère ou indélébile, est une pratique universelle et surtout intemporelle. On ne peut savoir avec précision quand est apparu ce phénomène, mais la plus ancienne représentation d'un corps tatoué est une peinture rupestre, la Dame blanche, ou Déesse à cornes, datant d'environ 6 000 à 7 000 ans avant Jésus-Christ, retrouvée dans le Tassili N'Ajjer, dans le Sahara algérien. À l'autre extrémité de l'échelle du temps, c'est-à-dire aujourd'hui en 2004, se trouvent des hommes et des femmes comme ceux qu'a photographiés Alain Soldeville, dont les clichés sont exposés en parallèle. Les images choisies sont « parmi les moins dérangeantes », affirme Christiane Falgayrettes-Leveau, directrice du musée. Elles sont pourtant bouleversantes. Si l'esprit contemporain a fini par admettre, au vu des statuettes anciennes, que des peuples aient pu bâtir leurs repères esthétiques sur les mutilations corporelles, il se révolte encore à l'idée que quelques Occidentaux, une infime minorité, puissent se construire une identité en modelant leur corps. C'est pourtant le cas et ils s'en expliquent. « Mon nouveau corps est avant tout une oeuvre dédiée à la vie, dont le message est le pouvoir d'évolution, la possibilité de remise en question », écrit en marge de sa propre image l'un des modèles, Lukas Zpira, lui-même tatoueur professionnel. Son front est orné d'une crête d'épingles implantées dans le derme. Trois longues lignes courbes de signes chinois sont tracées autour de son oreille droite. On devine qu'il y a autre chose, d'autres marques restées hors de l'objectif, mais qui n'en sont pas moins effrayantes dans leur invisible réalité. |
Oui, le tatouage inquiète, que l'on soit africain, européen ou américain, car il y a belle lurette que les religions du Livre sont passées par là, rendant tout ornement corporel en principe interdit. Un tabou s'est constitué en Occident, brisé d'abord par les bagnards, les matelots et les soldats, puis, plus tard, par une frange de la classe ouvrière qui s'en est emparée comme d'un signe de virilité. Depuis la fin des années 1980, ces marques d'excentricité ou de révolte ont changé de statut et se sont diversifiées. Le piercing (perforation de la peau), le branding (inscription faite au fer rouge ou au laser), la lacération, la fabrication de cicatrices en relief, le stretching (agrandissement des trous du piercing) et les implants sous-cutanés ont fait leur apparition. Leur signification renoue avec celles qu'en ont données les sociétés traditionnelles. « Mes modifications sont des stigmates : des vecteurs de sens. [...] Désormais, je change et me mute par style, par amour du beau », explique Ariane, dont les cicatrices d'implants forment de larges volutes sur les cuisses.
Les sociétés traditionnelles ont évolué différemment. Nombreuses sont celles qui sont parvenues à maintenir leurs coutumes à travers les âges. Le très beau catalogue édité par Dapper en support à Signes du corps montre l'étonnante similitude physique des hommes au visage tatoué d'aujourd'hui avec les statuettes et les masques sculptés par leurs ancêtres au cours des siècles passés. C'est le cas, par exemple, des habitants de Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui ont su transmettre de génération en génération un curieux savoir-faire, ou plus exactement un savoir-écrire. L'interaction entre art plastique et « art corporel » démontre l'importance de l'un comme de l'autre dans l'art de vivre contemporain et - les ethnologues s'interrogent - dans la cosmogonie de ces peuples. La mondialisation et l'uniformisation de la culture n'ont pas encore atteint certains recoins de la planète.
Cette similitude se retrouve également dans le sens donné par les populations à leurs ornements. C'est la recherche du beau et, par extension, du séduisant qui revient sans cesse comme motivation première. L'un des mythes d'origine du tatouage aux îles Marquises n'évoque-t-il pas le surcroît d'érotisme lié à cette pratique ? Le dieu Tu, délaissé par son épouse, n'a dû le retour de l'infidèle qu'au tatouage de son corps entier.
Au-delà de la séduction, les scarifications sont parfois des appels à la fécondité, comme le vieux sage dogon Ogotemmêli l'avait si bien expliqué, au siècle dernier, à l'ethnologue français Marcel Griaule (voir Dieu d'eau, éditions Fayard). Par extension, les signes tracés sur la peau sont devenus indices de statut social ou de famille, comme au Bénin ou au Togo. Ils peuvent avoir aussi vocation à protéger, à guérir ou à accroître l'invulnérabilité des guerriers. Dans ce registre se situe également la marque apposée lors des rites religieux de passage de l'état d'adolescent à celui d'homme. Il se crée ainsi une communauté de souffrance - ou plus exactement de résistance à la douleur - comme de destin entre membres d'un même groupe social ou culturel.
On peut se poser la question : que peut-on endurer au nom de la beauté ou de l'individualisation ? « J'ai choisi mon tatoueur, écrit Wilfried, photographié par Soldeville. Son geste sûr n'est pour moi que douleur et beauté. Douleur infligée qu'il faut canaliser, aimer. » Le canon universel de la beauté inclurait donc non seulement le modelage du corps, mais aussi la souffrance, seul signe intérieur de cette recherche idéale d'un extérieur sublimé.
Signes du corps, du 23 septembre 2004 au 3 avril 2005, musée Dapper, 35, rue Paul-Valéry, 75116 Paris. Renseignements : www.dapper.com.fr
Valérie Thorin
Du 23 septembre 2004 au 3 avril 2005
Aujourd’hui, les interventions sur le corps révèlent une personnalité que l’individu, homme ou femme, s’est choisie et façonnée.
Expressions d’une esthétique autre, d’un désir de liberté, du souci d’afficher une différence, les signes du corps, irréversibles ou non, témoignent aussi d’une manière de vivre et de dire sa relation au corps.
Au sein des sociétés dites traditionnelles, les transformations corporelles ont parfois atteint un haut degré de sophistication. Imposées et subies, elles traduisent également le positionnement de l’individu dans la société.
L'exposition regroupera une centaine de pièces appartenant à des cultures différentes (Afrique, Océanie, Amérique, Asie) et provenant de collections publiques ou privées. Les oeuvres - de la statuaire et des masques les plus élaborés aux ornements de nez ou d'oreille les plus épurés - témoignent des interventions sur le corps : tatouage, scarification, piercing…
Georgia © Photo Alain Soldeville
Photographies d’Alain Soldeville (première salle)
Ceux qui assument en toute liberté, dans leur chair, des marques extrêmes ne s’attachent pas tant à reproduire des modèles «tribaux», qu’à se forger un corps idéal devenu, à leurs yeux, matière où s’exerce une pratique artistique des plus personnelles.
En partenariat avec RFO, des documentaires sur les arts du corps : Le tatouage, d’Anne Huri, et Tatoo ! de Brigitte Olivier, seront projetés tous les après-midi (sauf le mardi) à 14 h et le dimanche à 12 h.
trouvé sur:
http://www.dapper.com.fr/expositions/en_cours.htm
Lire aussi sur l'expo à Bruxelles: Tatu-Tattoo et « Les cicatrices des scarifications me rendent plus africain.»
tatouages, bijou narcissique
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Author: Jean-Baptiste Bacquart
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