Qui était Claude Roblet?
Claude ROBLET est né à Langres, Haute-Marne (52), loin de la mer, en 1759. Il était le fils de François ROBLET et de Marguerite ESPRIT. Rien ne semblait le prédestiner à la navigation, si ce n'est son goût pour les voyages.C'est pour cela qu'il devient chirurgien."Entraîné depuis ma plus tendre jeunesse par un goût effréné pour les voyages, je tournai de bonne heure toutes mes pensées vers ce goût dominant. Ce fut pour satisfaire cette curiosité que je m'adonnai à la chirurgie ayant lu et entendu dire que cet état est favorable aux personnes qui se destinent à parcourir l'univers."
Il commence sa formation en 1776 dans les hopitaux particuliers de la Charité et de Saint-Laurent à Langres.Puis de fin 1776 à 1779 il travaille dans les hopitaux de Besançon. En 1779, il part pour Brest muni d'une lettre de recommandation pour Monsieur de Thouras,son compatriote et premier médecin de l'hopital militaire.Il s'y fait engager comme élève.Enfin le 4 mars 1781, il devient "aide chirurgien" à 40 livres, sur "l'Annibal", à destination des Indes pour combattre les anglais (la France étant entrée en guerre avec l'Angleterre).
"L'Annibal"
est un vaisseau
de 74 canons, commandé par Trémignon. Il fait parti avec "Le
Héros", "l'Artesien", "le Vengeur" et le "Sphinx" de la flotte commandée
par Suffren.
Le 16 avril 1781 à la Praya (Cap Vert), Suffren attaque la flotte de
Jonhstone. "L'Annibal" est trés touché avec à son bord
70 tués (dont le commandant Trémignon) et 130 blessés.
"L'Annibal" est sert de navire hopital et est remorqué au Cap.
"Des blessures en tous genres furent les fruits qui nous ont accompagnés
au Cap de Bonne Espérance, nous fournirent assez d'occupation. Ce périple
dura plus de deux mois et sans ce terrible soleil équatorial, au large
des côtes d'Afrique, malgré l'attention et le dévoument
des chirurgiens, un certain nombre de blessés et malades décèdent."
Le 25 octobre 1781, Claude Roblet arrive à l'ile
de France (ile Maurice). Il est affecté dans les hopitaux.
Navire anglais: "Victory Trafalgar"
Le
7 décembre 1781 Roblet embarque comme chirurgien majors à 100
livres, à bord de "La Pourvoyeuse", frégate de 40 cannons, commandeé
par Morard de Galles."La Pourvoyeuse" fait partie d'une flotte de 20 navires
commandée par Suffren qui va se battre au large des côtes sud ouest
de l'Inde, avec la flotte anglaise de l'amiral Hughes. Plusieurs combats opposerons
les deux flottes:
le combat de Sadras en février 1782, le combat
du Provédien en avril 1782, le combat de Négapatam en juillet
1782,le combat de Gondelour en juin 1783 qui feront de nombreux morts (650)
et blessés (2000). En décembre 1782, Roblet recoit l'ordre d'accompagner
tous les malades à Trinquemalais, sur le navire hopital "Le Vengeur".Claude
Roblet y restera jusqu'en février 1783.Il finira la campagne des Indes
à bord du "Petit Annibal". En septembre 1783 la paix est signée.
Claude
Roblet reste en Inde. Il devient premier médecin à la cour d'Aly
Soubab du Deccan."Aprés avoir parcouru
successivement les Côtes de Ceylan, Coromandel Orissa, Sumatra, faisant
quelques fois de petites incursions dans les terres, rassemblant ce qui me paraissait
devoir mériter mon attention, je vins aprés la paix me fixer en
qualité de premier médecin à la cour de Nizaim Aly Soubab
du Decan,où j'éprouvai tout ce que la fortune a de plus flatteur
et de plus rigoureux, je me vis précipité dans un instant du faît
des richesses et des grandeurs dans la plus extrême pauvreté, rassasié
de disgraces je vins chez les Hollandais où je crus une seconde fois
trouver le bonheur mais il n'était pas pour moi; je les quittai après
avoir perdu une année de travail et de peines. Rendu de nouveau à
la navigation, je visitais successivement la Côte Malabarre, le Bengale,
la Côte d'Affrique, Madagascar, Bourbon etc....
Les differentes épreuves auquelles m'avais habitué
la fortune avaient aigri mon caractère, devenu insouciant pour l'avenir
je ne travaillais plus qu'au jour le jour et seulement pour n'être à
la charge à aucun de mes amis dont j'ai toujours conservé un grand
nombre, j'étais dans cet état d'apathie lorsque je fus tout à
coup réveillé par le desir de voir ma patrie et ma famille dont
je m'étais éloigné
depuis dix à douze ans, Lebel un capitaine avec lequel j'avais fait plusieurs
voyages précédens, en revenant de Bengale relâcha à
l'Ile de France où je venais d'arriver, il me proposa d'embarquer avec
lui en place de son chirurgien dont il était mécontent."
"Le désarmement
s'étant fait à Livourne, je traversai en janvier et février
1789 une partie de l'Italie et de la France méridionale, dans ce voyage,
étant de relâche à Cadix je renouvellai connaissance et
amitié avec Etienne Marchand que j'avais connu au Bengale, il nourrissait
alors un projet dont il me fit part et pour lequel il exigea ma parole de l'accompagner,
je la lui donnai avec le plus grand plaisir et à peine arrivé
dans le sein de ma famille, j'eus
avis de me tenir prêt pour de nouveaux voyages;
les lenteurs inséparables d'un projet de la nature de celui-ci et la
construction des vaisseaux, ne permettaient pas l'espoir de partir avant la
fin d'août 1790 mais les préparatifs de ce qui me concernait exigeaient
ma présence et je partis donc pour Marseille le 22 may accompagné
d'un jeune homme de mon pays auquel j'avais reconnu des dispositions heureuses
et accordé la place de mon second qu'on avait laissé à
ma disposition."
Le 14 décembre 1790 le "Solide" s'en va de Marseille
pour un tour du monde qui se terminera le 14 août 1792 à Toulon.
Aprés le voyage autour du monde
Claude Roblet
retrouve la France bouleversée par la revolution. Il se fixe à
l'ile de France (ile Maurice) où
il est nommé chirurgien major des cantons de Pamplemousses, Poivrières
du Rempart et Flack.
Le 20 janvier 1794, il épouse à Port
Napoléon (ile Maurice), Anne-Marie NOËL, née en 1767 à
l'Ile Bourbon. De cette union naîtront:
Virginie (1795-1796)
Nicolas (1796- ? )
Françoise (1797- ? )
Maturin (1799- ? ).
Il adoptera également deux enfants, et participera
activement à l'abolition
de l'esclavagisme dans les Iles.
Il meurt le 4 mars 1809 à Port Napoléon.
En 1810 les anglais prendrons l'ile de France.
Il y a encore plusieurs familles ROBLET à l'Ile
Maurice de nos jours, descendantes de Claude Roblet.